lundi 10 août 2009

Le redécoupage Marleix dans l'Aude

Durant tout l'été, les artisans-politologues publient une série de posts sur le projet de redécoupage électoral, département par département
L'Aude garde ses trois sièges, mais le rééquilibrage démographique fait glisser les limites de ses circonscriptions vers l'Est. Un redécoupage validé par la commission consultative, à l'exception du très symbolique canton de Ginestas.
1ere circonscription (Carcassonne-Ouest)
On pourrait aussi appeler cette circonscription Carcassonne-Corbières. Elle reprend tous les cantons de la préfecture, sauf le II Sud, ceux du Nord de l'ancienne 1ere, sauf Mas-Cabardès, ainsi que Durban, Lézignan et Ginestas, précédemment dans la 2e. Ce nouveau découpage ne devrait pas pénaliser une gauche largement dominante, même s'il ne garde que la partie la plus conservatrice de Carcassonne, avec le canton III, le seul encore détenu par l'UMP. Cependant, il reste classé relativement à gauche depuis 1958 (en orange sur la carte). Et sur les neuf cantons de cette nouvelle circonscription, six n'ont jamais élu de conseiller de droite depuis 1958 (en rouge sur la carte). La commission consultative recommande cependant de transférer l'un d'eux, Ginestas, dans la 2e. Mais, même dans cette hypothèse, la réélection du socialiste Jean-Claude Perez semble acquise.
2e circonscription (Narbonne)
La démographie a concentré cette nouvelle circonscription autour de Narbonne, l'agglomération la plus importante du département. C'est la seule où le jeu semble un peu plus ouvert. L'équilibre demeure cependant précaire. Sur les cinq cantons, deux sont classés relativement à droite depuis 1958, Narbonne-Est et Sud (en bleu ciel sur la carte), un relativement à gauche, Sigean, qui vote à droite depuis 2001, et deux ont toujours voté à gauche, Coursan et Narbonne-Ouest. La dynamique demeure cependant en faveur du député PS Jacques Bascou, qui a enlevé la mairie de Narbonne à la droite en 2008. Cette dernière manque pour l'instant d'un candidat assez solide. En bon connaisseur de la carte électorale, Alain Marleix a du toutefois parier sur une "varisation" du littoral audois, payante électoralement pour la droite, à plus long terme. A noter que si Ginestas rejoint cette circonscription, comme le préconise la commission consultative, cela pèsera davantage en faveur de la gauche, qui trouverait alors le renfort, entre les deux tours, de la "vedette" locale Gérard Schivardi.
3e circonscription (Carcassonne-Ouest, Castelnaudary, Limoux)
Représentant déjà l'arrière-pays et les Pyrénées audoises, ainsi que les petites villes Castelnaudary et Limoux, cette circonscription gagne du terrain, jusque dans la partie Ouest de l'agglomération de Carcassonne. Comme dans la plupart des départements du Sud-Ouest, la gauche tient solidement les campagnes audoises. Dans ce secteur, seul le petit canton de Belpech, à la limite du Lauragais, vote à droite depuis 1961. Douze des vingt autres cantons n'ont jamais élu de conseiller de droite depuis 1958. La route semble donc dégagée pour le sortant socialiste Jean-Paul Dupré.
A quoi faut-il s'attendre...
Pas de surprise en perspective, la gauche devrait garder la haute main sur l'Aude. La droite ne conserve qu'une petite chance dans la 2e qui semble, au vu de son évolution sociologique, disposée à basculer à plus long terme.
Emmanuel SAINT-BONNET

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