Evolution démographique oblige, la Charente perd un siège dans ce redécoupage. Alors, que dans l'ancien tracé, Angoulême était divisée entre deux circonscriptions et votait avec les campagnes, Alain Marleix a choisi de découper trois sièges concentrés autour de la préfecture et des deux sous-préfectures, Cognac et Confolens.
1ere circonscription (Angoulême)
C'est la plus urbanisée des trois. Elle reprend le tracé des anciens cantons d'Angoulême I et II, redécoupés dans les années 1980 au fil des évolutions démographiques. Presque tous ces nouveaux cantons penchent plus ou moins forts à gauche, comme le montre la carte (en orange et en rouge). Seul Angoulême-Ouest penche légèrement à droite, et Angoulême-Nord, créé en 1985, reste indécis. Cependant, ces deux cantons votent socialiste, respectivement depuis 1998 et 2004. La victoire socialiste en 2012 fait ici très peu de doute. La seule question sera celle du candidat, puisqu'un député sortant devra forcément s'effacer ou, au pire, repartir en suppléant. La logique voudrait que le PS désigne Martine Pinville, députée de l'ancienne 4e élue en 2007. L'UMP, de son côté, ne peut plus guère s'appuyer que sur le maire divers droite de Soyaux François Nebout, seul élu d'importance, à droite, bien implanté dans cette nouvelle circonscription.
2e circonscription (Cognac)
Son périmètre reprend celui dans l'ancienne 2e, augmentée de l'ancienne 1ere, moins le canton de Montbron et la partie de l'agglomération d'Angoulême. Sur la carte, c'est sans doute la plus gagnable par la droite. Elle abrite le seul canton du département n'ayant jamais voté à gauche depuis 1958, Blanzac-Porcheresse (en bleu sur la carte). Encore à l'heure actuelle, seuls quatre cantons sur les treize que compte cette nouvelle circonscription sont à gauche. Cependant, ici, la géopolitique semble peser assez peu. Le redécoupage fusionne en grande partie deux circonscriptions détenues par le PS, dont l'une, la 1ere, depuis 1997. De plus, la ville-centre, Cognac, a basculé à gauche lors des municipales de 2008. Marie-Line Reynaud, députée socialiste depuis 2007 dans la 2e, part donc avec un certain avantage. A droite, les cantonales de 2004 et les municipales de 2008 ont laissé Jacques Bobé et Jérôme Mouhot au tapis. Ayant pris acte de ses difficultés à Cognac, l'UMP pourrait être tentée d'investir un élu des campagnes, à savoir François Lucas, leader de la Coordination rurale.
3e circonscription (Confolens)
C'est le siège subissant le moins de modifications. A deux cantons près, il reprend les contours de l'ancienne 3e. Mis à part le Confolentais, de tradition modéré, ce secteur, proche du Limousin, abrite encore quelques débris du communisme rural. Deux de ses cantons, Chabanais et La Rochefoucauld, sont détenus sans interruption par la gauche depuis 1958. A l'heure actuelle, mis à part les deux de Confolens, tous les cantons votent à gauche. La réélection du mitterrandiste historique Jérôme Lambert ne devrait poser que peu de problèmes. Il devrait retrouver sur sa route l'UMP, tendance radicale valoisienne, Caroline Fombaron.
A quoi faut-il s'attendre...
La victoire attendue de la gauche en 2012 cachera une défaite... En supprimant un siège, Alain Marleix réduira forcément son influence dans cette région Poitou-Charentes chère à Ségolène Royal.
Emmanuel SAINT-BONNET