jeudi 15 juillet 2010

Le redécoupage Marleix dans la Loire

Perdant un siège dans l'agglomération stéphanoise, pour raisons démographiques, le département de la Loire est assez fortement redécoupé.
1ere circonscription (Saint-Etienne Nord)
Cette circonscription reste inchangée.
2e circonscription (Saint-Etienne Sud)
Les ciseaux d'Alain Marleix ont cantonné l'agglomération stéphanoise dans les deux premières circonscriptions. Alors que la première, comprenant les quatre cantons du nord de la préfecture, reste inchangée, cette nouvelle deuxième récupère celui de Sud-Ouest II, qui figurait dans l'ancienne quatrième, avec des cantons péri-urbains et ruraux. Cet ajout ne devrait cependant pas perturber les équilibres électoraux actuels. Alors que les quatre cantons originels sont classés plutôt à droite depuis 1958 (en bleu clair sur la carte), Saint-Etienne Sud-Ouest II s'avère davantage tangent (en gris sur la carte), n'ayant jamais voté pour la même sensibilité plus de deux mandats à la suite, depuis sa création en 1973. Il est cependant représenté par le PS depuis 1998. Droite et gauche se partagent équitablement les quatre autres. Les enjeux de 2012 seront sans doute très nationaux, dans cette circonscription urbaine et populaire, qui a basculé à gauche en 2007, vraisemblablement avec l'effet "TVA sociale". Le député socialiste sortant Jean-Louis Gagnaire partira avec la prime au sortant. L'UMP pourrait investir le conseiller de Saint-Etienne Sud-Est III Jean-Jacques Rey. Elle devra surveiller le niveau du FN, ainsi que le Nouveau Centre qui pourrait se placer en embuscade.
3e circonscription (Saint-Chamond)
Cette circonscription reste inchangée.
4e circonscription (Firminy)
En perdant un canton de Saint-Etienne, cette circonscription a glissé vers le Nord en contournant l'agglomération stéphanoise par l'Ouest. Un peu moins urbaine que la mouture précédente, cette nouvelle 4e est également un peu plus marquée à droite. Notamment avec les cantons de Saint-Bonnet-le-Château et Saint-Just-Saint-Rambert, qui n'ont jamais voté à gauche depuis 1958 (en bleu foncé sur la carte). De quoi donner un peu d'oxygène à Dino Cinieri, député UMP abonné aux victoires étriquées et affaibli par la perte de sa mairie de Firminy en 2008. Relativement mal implanté dans ce secteur, le PS pourrait investir Jean-Paul Chartron. La concurrence pourrait être rude avec le Front de gauche dans cet ancien fief communiste. Le score du FN sera aussi à surveiller.
5e circonscription (Roanne)
Avec la 6e, c'est la circonscription la plus redécoupée. Jusque-là divisé selon un axe Est-Ouest, le Nord du département se scinde en deux parties Nord et Sud. Découpée autour de Roanne, cette nouvelle 6e occupe la partie nord. La stratégie d'Alain Marleix ressemble un peu ici à ce qui s'est passé dans la 4e: desserrer l'étreinte autour d'un sortant UMP fragilisé. Réélu de peu en 2007, battu aux municipales de 2008, Yves Nicolin pourra davantage s'appuyer sur des cantons ruraux nouveaux venus et solidement ancrés à droite: Belmont-de-Loire et Saint-Symphorien-de-Laye. Cependant, en zone urbaine, la dynamique de gauche pourrait se poursuivre avec la socialiste Laure Laroche, qui a pris la mairie de Roanne à Yves Nicolin en 2008.
6e circonscription (Feurs-Montbrison)
Ce nouveau siège rassemble les débris de l'ancienne 7e et quelques cantons du sud des anciennes 5e et 6e. Sur le papier, elle s'annonce assez solidement arrimée à droite. Seul le canton de Boën penche plutôt à gauche depuis 1958 (en orange sur la carte). Le problème pour la majorité sera surtout de trouver un bon candidat. Présent dans le paysage politique depuis 1978, Pascal Clément, sortant de la 6e, pourrait ne pas se représenter. Tout comme Jean-François Chossy, député de l'ancienne 7e, élu pour la première fois en 1993. L'UMP pourrait alors investir Liliane Vaginay, proche de Pascal Clément. Le PS, de son côté, pourrait lui opposer Liliane Faure, maire de Montbrison.
A quoi faut-il s'attendre...
Bien qu'assez lourd, ce remodelage ne devrait pas, en tant que tel, menacer le sortant PS dans la 2e. Il pourrait au contraire constituer une digue contre une éventuelle vague rose. Si la 6e paraît solide pour l'UMP et la 4e à peu près sûre, Yves Nicolin semble cependant davantage menacé dans la 5e.
Emmanuel SAINT-BONNET

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